Le vin au restaurant : les spécialités italiennes

L’inconvénient des parties 1, c’est qu’elles nécessitent une partie 2. La voici donc, en direct et en 4k. On vous a tout dit pour parfaitement réussir votre date amoureux, maintenant il est temps d’aborder la question douloureuse du choix du vin dans un restaurant à spécialités étrangères. Imaginez-vous à devoir choisir le vin algérien parfait pour accompagner votre couscous royal supplément boulettes et merguez chef, ou un vin italien pour sublimer vos spaghetti al tartufo e acciughe con mozarella buffala in più. Déjà cornélien pour le vin français, le dilemme devient apocalyptique. Heureusement, on vous guide (un peu) vers la lumière…

Nous entamerons les festivités par le classico restaurant italien sur le pouce (ou pas d’ailleurs). Bénéficiant d’une image chic et raffinée alors qu’on y mange des plats clairement dédiés à souiller les chemises blanches, l’italien met tout le monde d’accord. Et ça, ça fait plaisir parce que les gens difficiles, ça me gonfle. Adeptes du parmesan AOP ou du mi-figue mi-raisin qui pèchent par leur manque d’originalité, réjouissez-vous ! Aujourd’hui, c’est pizza kebab sauce samouraï et lambrusco (ne faites pas ça).

Antipasto

Le plat : burrata crémeuse

On fait ça bien, on vous fait un menu express entrée - plat - dessert, ne nous remerciez pas. En matière d’entrées, nous vous proposons la légendaire burrata à déguster, sans chichi, sans fioriture, si ce n’est une feuille de basilique et un filet de velours balsamique. C’est une tuerie absolue, je n’ai pas peur de le dire : l’onctuosité de la crème, la fraîcheur goûtue de ce petit feu d’artifice en bouche pourrait mettre fin aux conflits armés dans le monde si seulement on se donnait tous la peine de s’asseoir autour de cet antipasto de seigneur.

Le vin : itinéraire italien

Prenons donc des vins italiens. Vous voilà bien avancés, la carte du restaurant déborde de vins dont vous ne savez pas lire le nom et qui vous rappellent à quel point plus vous découvrez de vins, moins vous vous y retrouvez. Pas de panique ! Nous sommes là. La burrata demande un vin blanc ou rouge mais peu tannique (vous vous souvenez pas de tannins avec le formaggio) mais faisant preuve d’assez d’opulence. Partez sur un chardonnay sicilien, un Fiano di Avellino ou encore un Langa Roero Arneis, plus élégant. Le Vermentino ajoutera pour sa part des notes de fruits exotiques bienvenues. L’accord parfait est comme souvent à trouver dans la même région d’origine, à savoir les Pouilles : optez donc pour un Verdeca dont la fraîcheur saura rehausser le crémeux de la burrata.

Piatto principale

Le plat : pizza e basta

Je vous propose en plat de résistance le saint des saints des fondamentaux italiens : la pizza. La pizza, c’est large, effectivement. On peut mettre tout et n’importe quoi sur de la pâte à pain après tout, comme des ananas ou de la viande kebab. Restons donc sur le basique, l’authentique des pizze : la margherita, la prosciutto e funghi, la quattro formaggi, la calzone, ce genre de choses qui vous rappellent aux piliers de la civilisation et qui vous font vous dire que, quand même, on sait manger à Naples et que Rome ne s’est pas faite en un jour. Leur point commun est généralement leur richesse, leur générosité, leur puissance aromatique et la tomate. Il est donc préférable d’accompagner ce type de pizze par des vins avec suffisamment de caractère : privilégions des rouges plutôt tanniques et quitte à faire danser le carnaval de Venise sur votre langue autant y aller jusqu’au bout.

Le vin : tutto italiano

Continuons sur notre lancée tutta italiana : vous pouvez partir sur un Montepulciano d’Abruzzo, tannique, plutôt intense, aux arômes de fruits rouges qui se marie très bien avec notre pizza archétypique. Un chianti ou un monferrato rouge également l’accompagneront à merveille. Les accords parfaits se trouvent du côtés des pétillants rouges qui apportent à la pizza une acidité, une fraîcheur, une intensité et un fruité qui lui siéent bien. On regardera du côté d’un lambrusco rouge ou un gragnano de Sorrento.

Dessert

Le plat : tiramisu à l'ancienne

Pour finir sur une note sucrée, voici venue l’heure du tiramisu : cinquième mot de la langue italienne le plus utilisé à l’étranger et premier en matière de desserts. Un grand classique donc, c’est de toute beauté. Le problème de ce dolce, c’est qu’il est très contrasté et s’équilibre entre des ingrédients plutôt intenses : café, cacao et marsala (alcool liquoreux dont les raisins sont séchés au soleil à leur maturité pour concentrer le sucre, comme pour le xérès). Il faut donc trouver un vin qui viendra contrebalancer cela sans être trop discret au risque de s’effacer face à la force du tiramisu.

Le vin : au sud, bien plus au sud

Un Passito de Pantelleria issu du cépage égyptien zibiddo (ou muscat d’Alexandrie), saura accompagner votre dolce avec toute sa puissance aromatique, entre miel et fruits confits, et sa douceur en bouche, savamment équilibrée par son acidité. Une belle persistance aussi qui saura tenir le rythme du café et du cacao. Optez sinon pour un Moscato Rosa, élégant, persistant également mais pas trop structuré. Ses arômes de rose, de fruits rouges et de sous-bois sauront se marier harmonieusement avec le dessert de tous les vices.

Voilà, nous n’avons plus qu’à vous souhaiter un agréable repas, tout en finesse et en déliés. Et n’oubliez pas : un bon repas s’accompagne toujours d’une bonne conversation alors allez faire un tour sur notre blog pour inspirer vos conversations !

Bon appétit !